Le 13 février dernier, je participais à ma 1ere Transju ! Toute une histoire à porté de spatules, et le moins que je puisse dire, c'est que pour une première, ce fut une sacrée expérience.
Après une courte nuit sous la tente à proximité de Prémanon, j'ai rejoins la ligne de départ via les navettes mises en place par l'organisation à travers un paysages... de printemps ! Des prés et des forêts à perte de vue et pas un brin de neige. Le seul fait de maintenir la course est déjà un immense exploit pour les Jurassiens ! et skier sur une bande de 4m de large au milieu des prés... une première pour moi.
Alors que les cadors ont déjà presque franchi la ligne d'arrivée, je pars en dernière vague aux alentours du 1800eme pour 40km. Il est 10h passé. Les 1ers km sont un peu pénibles : la piste n'est pas très large et le niveau très hétérogène. A chaque bosse ou chaque descente un peu technique, il faut quasiment s'arrêter, et le rythme s'en trouve chaque fois brisé. Qu'importe, je profite de chaque instant et l'ambiance est à la franche rigolade, il vaut mieux en rire.
Passé la monté au chalet des ministres, ça skie un peu mieux. Je dépasse, je dépasse, je dépasse encore. Sur la seconde boucle sur le plateau, nous avons laissé les concurrents partis plus tôt rallier l'arrivée, et le traffic est maintenant presque fluide. J'ai trouvé mon rythme de croisière et je continue de dépasser sans cesse des skieurs partis plus tôt, notament dans les descente rendues très techniques par une neige transformée, version sucre en poudre.
Les km défilent et je me sens bien. Dans la combe vers Lamoura, le vent me fait face, mais je tiens le rythme emmenant plusieurs fondeurs dans mon sillage. La dernière monté est très dure pour tout le monde (on a presque grimpé 1000m de D+) et des bouchons se reforment : l'occasion de souffler un peu pour faire les 3 derniers km à fond. Je double quelques "ambassadeurs" (c'est comme cela que l'on nomme les anciens qui ont courru TOUTES les transju : Chapeau ! ! !) et je file à toute berzingue vers Prémanon. J'aperçois l'arche d'arrivée et la foule tout autours, personne n'est là pour moi, et pourtant je perçois le bruit de foule. Un frisson me parcours. L'espace d'un instant, l'ambiance aidant, je m'imagine en champion, et je sprinte comme pour glaner un podium des JO. Le speaker annonce mon arrivée : 1152eme, 2h59... Bon c'est vrai, c'est pas la médaille d'Or, mais j'ai pris mon pied et c'est bien le plus important. C'est ça l'esprit Transju.
C'était grandiose et l'organisation absolument extraordinaire. Cette course à un petit gout de reviens y! Je reviendrais donc pour rallier Mouthe dans une année plus enneigée.