RAID EDHEC 2024

J- 1 : Départ vers Nice...

Comme nous nous y sommes habitués depuis quelques années, tout ne commence pas forcément comme prévu, et faisant face un problème administratif, c'est à 2 que nous partons avec Denis, abandonnant à regret notre 3eme co-équipier. 6 heures de route plus tard, je re-découvre la merveilleuse hospitalité du 06 : en double file attendant patiemment l'ouverture du portail du camping, un charmant autochtone me lance un généreux : "espèce de connard" ! Bienvenu sur la côte d'Azur. Ceci mis à part, le service au camping et au restaurant se révèlera être nettement plus chaleureux et convivial !

Jour J : L'excitation du départ

Le lieu de RDV atteint après les traditionnels bouchons Niçois (très différents des bouchons Lyonnais), on passe aux retraits des dossards et au pesage... des sacs ! Surprise : cette année, les 13kg inclus aussi le sac de course, ce qui nous impose de virer saucisson et autre Comté pour être dans les clous. Ces formalités accomplies, on gobe notre Pan Bagna et direction Isola 2000 en Bus. Durant le trajet, chacun y va  de son petit pronostic sur le programme à venir... 12h45, le suspense prend fin avec la distribution des road-books. Entourés de neige à 360°, c'est bien à pied que nous arpenterons les pentes de la station pour la 1ere section. 2 heures de neige profonde, de grésil, de brouillard et 2 balises plus tard, nous enfourchons nos VTT pour descendre à toute allure vers Isola au bas de la Vallée. Lors de notre dégringolade, nous croisons l'équipe d'Israël Pro Team en reco de la montée pour le Tour de France, et après 14km vent de face dans la vallée de la Tinée, nous remontons longuement vers Saint Dalmas, cette fois sous un chaud soleil !

Isola2000 > Saint Delmas : Trail 13km et 450m D+ / VTT 40km et 1050m D+

J2 : Un sacré trail et 2 balises bonus !

La petite averse de la veille au soir lors du bivouac nous a envoyé au "lit" à 20h30 ! ! ! ajouté au départ tardif à 9h00, cette 1ere nuit aura été bien réparatrice, et nous repartons plein d'entrain pour cette nouvelle journée. Ce vendredi, nous démarrons par une belle et globalement très agréable section à VTT où les montées sont assez roulantes, et les descentes juste techniques comme il faut. Arrivés au très joli et accueillant village de Venanson qui surplombe Saint Martin Vésubie, nous nous ravitaillons bien avant d'attaquer un gros morceau de trail, avec l'objectif de passer par les 2 balises bonus ! Doucement mais surement, ce sera finalement chose faite plus de 6 heures plus tard en ayant alterné très bons choix d'orientation et petites erreurs, mais surtout après avoir emprunté des sentiers en balcons magnifiques aux vues imprenables, et une dernière descente interminable et très technique de 1200m de D- jusqu'à Roquebillière.

Saint Delmas > Roquebillière : Trail : 15km et 425m D+ / VTT : 37km et 1600m D+

Au devant de la supposée grosse étape du lendemain, je fais une petite parenthèse BIVOUAC, parce ce que ceux-ci sont extraordinaires et font pleinement partie de l'aventure ! Ca se passe un peu comme ça : lieu sauvage, arrivée de 100% des équipes sous les acclamations et la Ola des Raideux (on nomme ainsi les étudiants organisateurs), ravito garni, montage des tentes, échanges conviviaux autours de la tireuse à Bière, repas copieux partagé... chaque soir on a hâte de découvrir le prochain !  

J3 : de 4h30 à 16h30, en passant le le col de Turini...

Avec un réveil matinal à 3h00 pour le petit déj', nous savons d'ores et dèjà que la journée sera longue, voir très longue ! Après une courte mise en jambes en trail pour rejoindre le village, la première section proposée est une CO urbaine nocturne dans Roquebillière. Pas d'erreur et tranquilles, nous sommes bien partis mais cela ne va pas tarder à se corser. Il est 5h30 ! La 1ere section VTT offre 2 options : un col à 1138m, ou le premier bonus à 1511m. Naturellement, comme nous sommes dans les temps, nous partons à l'assaut de l'option 2 mais c'est long. Je tracte Denis qui est dans le dur. Ouf, c'est fait. Presque 1h45 d'ascension plus tard, nous basculons dans la descente versant Nord.Descente vers Lantosque dans le petit matin. Arrivée en bas, on est gelé ! mais pas longtemps puisque le pied du col de Turini se dresse déjà face à nous ! Je tracte encore et toujours essayant de maintenir une progression constante mais on en ch... cette montée sur piste est juste infinie... 20km de montée et 1300m de D+ plus tard, nous basculons enfin sur le col de Turini ou nous attend un ravitaillement salutaire ! Il est 11h30. Bonne nouvelle, pour rejoindre les CP5 et 6 : ça descend ! Mauvaise nouvelle : nous faisons le choix d'emprunter un "court" sentier plutôt qu'une longue "piste", mais celui-ci se révèle peu praticable, encombré d'arbres tombés durant l'hiver que nous franchissons tant bien que mal avec nos encombrantes montures. Heureusement, la fin de la descente, toujours technique, est davantage praticable et même très sympa (au moins autant que le rocher auquel Denis fait un bisou). CP6: nous avons 18 min de retard pour partir vers le Bonus 3, c'est donc vers le CP7 de Peïra Caïva et ses 1000m de D+ que nous repartons en mode rando trail. Nous y parvenons en un peu plus d'1h45, et le dernier Bonus en poche, il nous reste 800m de D- vers Moulinet; descente qui se révèlera être un supplice pour nos jambes déjà meurtries par 11 heures d'effort ! Nous franchissons la ligne cramés, après près de 12 heures de course, mais tellement fier du chemin parcouru, et des images plein la tête.

Roquebillière > Moulinet : 19km et 1100m D+ / VTT : 57km et 2300m D+ (3400m D+)

J4 : Galère, galère... la journée sans...

Un beau soleil, une belle nuit, tout se présentait pourtant bien. Dès le départ, la carte peu lisible dans le centre du village nous perd. On part à droite. Erreur. On revient. On se trompe. Retour en arrière. Finalement enfin calés sur la carte, nous décidons de prendre un chemin sûr, mais plus long. Après une poignée de km, on est bon dernier, loin derrière tout le monde, et malgré un sentier juste sublime, je suis chafoin, contrarié par ce départ raté. Un peu plus loin, toujours vexé, je propose à Denis de tenter un coup en prenant une coupe jusqu'au CP1. Nous nous ravisons après quelques minutes devant la difficulté à suivre la trace... on creuse encore un peu plus notre trou et arrivée au 1er CP, très en retard, on décide finalement de renoncer la balise Bonus 1. Lentement, très lentement, nous rallions le CP2 du très charmant village de Lucéram un peu abattu, mais content voir de nouveau du monde pour l'épreuve de Biathlon. Nous faisons chacun 2/5. Bof.Le moral revenu, nous attaquons le VTT dans de meilleures dispositions en allant chercher la Balise Bonus 2 au bas d'une longue descente. Nous croisons beaucoup d'équipes qui ont pris le parti de revenir en arrière pour prendre une route jusqu'au CP3. Toujours un peu vexés de nous être faits induire en erreur le matin, nous décidons de rester sur notre idée première et de rallier de Check Point suivant par le sentier initialement choisi. Nouvelle mauvaise blague, le sentier se fraie un passage dans des paysages de carte postale, mais se révèle impraticable la majeure partie du temps. Au bas d'une folle descente, nous devons même porter le VTT sur notre dos sur près de 150m de Dénivelé !!! Ereintant. Après la matiné galère, c'est dur, et la chute de Denis dans la descente qui l'a bien refroidi n'arrange rien. Cette fois, c'est moi qui essaie de tenir le cap. On avance, et à défaut d'aller vite, on essaie de profiter de l'environnement naturel exceptionnel qui nous entoure !

L'arrivée au CP3 sonne comme une libération et nous espérons enfin pouvoir rouler ! Nos efforts sont récompensés. La descente jusqu'à l'Escarène est une pure merveille : un single presque ininterrompu de 7km de virages relevés, de sauts naturels et de relances à flanc de montagne sur un sol au grip impeccable. Il faut rester vigilant car la trace étroite est parfois très en dévers et les ravins profonds, mais on se régale de pilotage. L'accueil et la super ambiance que nous réservent les étudiants au ravito (ils n'attendaient plus que nous:-) finnissent de nous rebooster ! Peille n'est plus qu'à 20km. Je tracte jusqu'au col de Malamouiller. Une dernière descente bien scabreuse. Je tracte encore jusque sur les hauteurs du village de Peille, et c'est enfin la libération. Nous allons pouvoir profiter enfin d'un nouveau bivouac une nouvelle fois 5* et d'un dernier apéro au top avec coucher de soleil et vue imprenable sur l'arrière pays Monégasque.

Moulinet > Peille : 18,3km et 845m D+ / Biathlon / VTT : 33km et 11250m D+ 

J5 : Un nouveau Raid commence, et c'est déjà fini !

Remis de nos émotions de la veille, la perspective de l'arrivée à Nice est encore une motivation supplémentaire. Le départ se fait en VTT. Bien décidés à ne pas commettre à nouveau les erreurs de la veille, j'ai minutieusement étudié les sorties possibles du village de Peille, et alors que 100% des équipes qui nous précèdent au départ partent à doite, je décide de prendre une autre option par la gauche. Option gagnante car des équipes de tête parties 15 minutes plus tôt ont dû rebrousser chemin et nous dépassent un peu plus tard en nous félicitant. Réconfortés et confortés dans nos choix, nous décidons de faire la descente par un petit sentier qui, à en juger par un vieux pannonceau défraîchi a du être un jour parcours VTT noir... Nouvelle option gagnante. Non seulement le sentier est globalement praticable, mais il est surtout de toute beauté et offre des panoramas juste fou sur la mer, de Nice jusqu'aux côtes Italienne. On prend notre pied, et cerise sur le gâteau, on apprendra plus tard que nous avons réalisé le 2eme temps sur cette 1ere section VTT. Wouhaou. Aujourd'hui, notre orientation est solide et la suite, bien que plus physique est toujours très belle, avec un dernier portage costaud jusqu'au col d'Eze pour basculer enfin vers la mer. Et là, c'est le drame ! Après 4 jours 1/2 passés au milieu de nulle part, on se retrouve brusquement à se frayer un périlleux chemin à travers la dense circulation azuréenne de Mercredes, Rolls Royce et autre Bentley ! Heureusement le chhono est neutralisée sur cette portion et nous atteignons la plage de Beausoleil sans encombres pour un petit tour bucolique en kayak.De retour sur le sable chaud de la plage de Beausoleil, nous réenfourchons nos fidèles VTT pour 2 balises dont une optionnelle en mode "mémo". Nous nous séparons enfin définitivement des vélos dans la citadelle de Villefranche sur Mer pour un dernier Trail jusqu'à la promenade des Anglais. La première partie, bien que semi urbaine est assez sympa sur les hateurs de Nice avec des escliers originaux. Quant à la dernière partie, du vieux port de Nice jusqu'à la Promenade des Anglais, elle est assez... étrange. Quelques phénomènes bizarres courent avec de gros sacs à dos au milieu d'une foule nombreuse ou se mêlent touristes en short et tatanes et créatures locales affublées de tee-shirts trop courts et bottes en Skaï. Malgré l'arrivée imminente, on ne peut s'empêcher de se dire qu'on était bien en montagne !

Et puis c'est l'arrivée. Un mélange de soulagement, de fierté, de bohneur et même d'un peu de tristesse de voir déjà l'aventure prendre fin. 4eme de la journée, on se dit en plaisantant que 2 ou 3 jours de plus nous auraient peut-être réussi... mais c'est bel et bien fini.

Peille > Nice : VTT 41km et 1150m D+ / Kayak 4km / Trail 7.5 km et 220m D+

La cérémonie et le dernier ravito/goûter/apéro à base de chocolat, bière, gauffre et saucisson sont l'occasion de derniers moments d'échanges avec secouristes, étudiants et concurrents... On a souffert parfois, on a kiffé souvent et personnellement, je n'ai qu'une seule envie : Revenir sur le raid Edhec et son ambiance unique !

Isola 2000 > Nice : 206km de VTT et 6285m de D+ / 94km de Trail et 4200m de D+ / 4km de kayak / un Biathlon 13eme / 26 équipes.

Merci à Emile et Juliette, nos marraine et parrain