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PASSION RAID TRAIL ULTRA Un hymne aux sports nature et à la montagne

l'UT4M CHALLENGE : une nouvelle expérience !

UT4M : Là ou la magie opère * * *

L'actualité de cette année 2017 m'a fait renoncer à un ULTRA "classique", et je me suis laissé séduire par la formule très originale de l'UT4M challenge : un ULTRA en 4 étapes !

Au menu: 4 étapes de 42 à 48km et environ 11 000D+ en 4 jours dans 4 massifs différents.

Mardi 16 août, Lysou et moi commençons à monter doucement en pression en allant récupérer nos dossards au palais des sports de Grenoble. L'organisation est impeccable et laisse augurer une belle course. Nous nous rendons ensuite à pied chez Margaux et Philippe, des amis de Lysou qui nous font l'extrême gentillesse de nous héberger toute la semaine à 15 min à pied du site d'accueil. Après un bon repas, nous filons vite prendre du repos.

MERCREDI 8H, Parc Mistral de Grenoble.

Dans l'aire de départ, le speaker fait monter l'ambiance avec talent ! Comme à chaque trail longue distance, entre appréhension et hâte d'en découdre mon coeur balance. C'est parti, et pour le coup, c'est parti beaucoup trop vite ! Emporté par l'événement, je cours les 4 premiers km à plus de 12km/h. Heureusement que les premiers contreforts du Vercors calment mes ardeurs. La pente s'élève doucement au début et devient de plus en plus raide jusqu'au tremplin olympique de 1968 (un peu d'histoire :-).

Tremplin

En haut du tremplin, nous avons déjà avalé 1000m. Il en reste 600 pour atteindre le magnifique sommet de Moucherotte et sa vue splendide à 360° (ci dessous).

Moucherotte 1 Moucherotte 2

Le plus dur est fait me dis-je... Erreur ! En trail, la fatigue aidant, le plus dur est toujours à venir. Le seconde ascension vers le pic Saint Michel est terrible. La pente est raide, très raide, la chaleur s'est invitée et l'altitude fait son effet. Heureusement ces paysages en crêtes sont sublimes ! Ouf, nous sommes en haut ! Cette fois le plus dur est passé... me dis-je. Erreur encore !

Il faut maintenant s'envoyer 1500m de descente en 6km de descente (25% de pente moyenne). Eh bien ça cogne sévère dans les cuisses. Le manque de parcours montagneux à l'entrainement se fait cruellement sentir. Au ravitaillement de Saint Paul, en surchauffe et à cours d'eau, je plonge directement la tête dans la fontaine, complètement rincé par cette desctente vertigineuse. Il me faut 20 bonnes minutes pour descendre en température et repartir tranquillement en marchant et trottinant pour boucler les 7km restants. A l'arrivée, l'Allemande avec qui j'ai fini la descente m'a collé une 1/2 heure en 7km... Je me dis que les 3 jours à venir ne vont pas être une partie de plaisir... mais c'est déjà un quart de fait !

 

JEUDI 4H30 : REVEIL MATIN !

Comme si les courses n'étaient pas assez dures, les navettes qui nous acheminent vers les lieux de départs sont plutôt matinales. 5h15 ce jeudi ! Dur.

Tot le matin

Ce jeudi, c'est sur le papier l'étape la plus dure : presque 50km et 3300m de D+. Nous avons déjà perdu pas mal d'unités par rapport à la veille et tout le monde redoute la journée.

C'est parti. Ce matin, pas d'enthousiasme excessif. Je pars prudemment et doucement pour en garder pour les difficultés à venir qui s'annoncent autours du 25eme km. Mais chaque jour est différent : malgré ce départ prudent, je ne trouve pas mon rythme, j'ai l'impression de peser 3 tonnes et la forêt est assez monotone alors je prends mon mal en patience car souvent le vent tourne...

Lac de Laffrey : Une pause petit déj' me permet de recharger un peu les batteries et je repars tranquille partageant un moment avec une dame qui a fait le Grand Raid des Pyrénées l'an passé. On discute, le temps passe, les chemins s'élèvent, les alpages se dévoilent et peu à peu les sensations reviennent.

Laffrey Les alpages

KM 25 : LA MORTE (nom de la station de ski et lieu du 2eme ravito) me réssucite ! Je ne sais pas si c'est que nous arrivons dans mes terrains de prédilection ou si c'est la perspective de paysages magnifiques mais ça y est ! La machine est en route et je prends un plaisir fou à gravir les 1000 d'ascension du Pas de l'âne dans la pente raide et rocailleuse. Que c'est bon de retrouver des sensations et de fouler ces sentiers techniques et escarpés de haute montagne. Et en plus c'est juste paradisiaque...

Panorama

Malgré les 4 derniers kil à 30% qui martyrisent une dernière fois mes quadricpes jusqu'à Rioupéroux !!! la fin de la traversée de l'OISANS n'est que plaisir et se passe de commentaires...

Oisans 1 Oisans 2

 

JOUR 3 : Un KV en entrée, une galère en dessert...

Le profil de cette étape de BELLEDONNE laisse penser qu'après le 15eme km, le plus gros sera fait, d'autant que les orages annoncés ont amenés les organisateurs à activer le parcours de repli pour éviter les crêtes minérales sous les éclairs !

Profil belledonne

Pour ne pas être bloqué dans le sentier étroit du kilomètre vertical, je tente un départ un peu plus rapide que la veille et ça se passe bien. La montée est très pentue mais réalisée à la fraîche ça passe bien. Passé l'Arselle, à hauteur de Chamrousse, le sentier se faufile joliment entre rochers, cascades, petits lacs et pins montagnards pour nous cheminer surement jusqu'au sommet de la Croix de Chamrousse à 2386m d'altitude. Le souffle frais du vent est agréable et la vue une fois encore imprenable. C'est le calme avant la déroute...

Chamrousse

Du sommet de Chamrousse, nous descendons dré dans le pentu sur les pistes de ski jusqu'à la station pour rejoindre le parcours de repli. Ce dernier enchaine de très (trop) longues pistes roulantes à travers les bois. Ces terrains où il faut sans cesse courir et relancer ne me conviennent pas. Le temps orageux alourdi l'atmosphère et la chaleur devient irrespirable au fur et à mesure que nous progressons... C'est long, très long et le mental est mis à rude épreuve. A Freydière, le dernier ravitaillement, il nous reste 10km essentiellement descendant et 4km de plat dans la fournaise de la vallée séparant Belledonne de la Chartreuse. Je les parcours avec en discutant avec quelques compagnons de galère ce qui aide à passer le temps. 7h25 de course : enfin l'arrivée ! Journée à oublier :-(

JOUR 4 LA CHARTREUSE : et la lumière fut *

Puisqu'à chaque jour suffit sa peine, je ne m'attends à rien pour ce dernier jour. J'ai plus et mieux dormi et je suis content lorsqu'on npous annonce que nous monterons à Chamachaude comme prévu initialement. C'est la der, et on va en profiter, quelque soit le rythme.

La 1ere montée est assez longue mais peu pentue et les nuages qui font la grasse matinée nous gratifie d'un peu de frais. C'est agréable et la boue, les champignons et la lègère nappe de brouillard qui nous accompagne en arrivant sur le plateau font presque plaisir après les grosses chaleurs des jours précédents.

Brouillard

Le premier ravitaillement est pris d'assault. Nous sommes samedi et les locaux se sont inscrits nombreux pour cette CHARTREUSE. Je passe donc mon chemin en terminant tranquillement mon traditionnel TUC/JAMBON/SAUCISSON/FROMAGE sur un agréable sentier. Un vrai amusement d'ailleurs ce sentier : une succession de petites montées et descentes dans les racines et la terre humide qui nous amène guillerètement au pied de Chamechaude. C'est ici que le miracle a lieu ! Dès les premières pentes, je double 1, puis 2, puis 10 coureurs. Je me sens pousser des ailes, si bien que je dois me raisonner pour ralentir un peu mais la forme est là. J'arrive à l'aise au sommet et attaque la descente en trombe après une brève pause photo.

Chamechaude

A la descente, je croise Lysou qui en termine avec son ascension et refait un bout de montée avec elle (50m) avant de reprendre ma course folle vers Grenoble. Rien ne m'arrête plus. J'ai des jambes de feu et les cuisses douloureuses se font oubliées. Cerise sur le gâteau : plus c'est technique et glissant, plus j'envoie du paté et plus je prends mon pied. Le Sappey, le fort de l'Eynard, la citadelle... tout s'enchaine à une vitesse folle et je ne faiblit pas. C'est si grisant que j'en ai des frissons à chaque fois que je pense aux moments difficiles de la veille ou à la ligne d'arrivée. Même la gazelle qui me double comme une fusée sur le plat à 2km de l'arrivée n'arrive pas à me distancer. Je m'accroche à ses baskets et franchis la ligne fier et heureux d'avoir boucler les 170km de cet UT4M CHALLENGE !

2017 08 19 13 49 02

En résumé : 180km au gps et 11000 de D+. 4 superbes massifs que je referais bien tranquillou en randonnée. Une organisation et des organisateurs au top. Des bénévoles toujours aussi gentils et dévoués. De belles rencontres. Une formule sympa pour courir toujours de jour. Une formule moins exigeante que l'ULTRA mais pas si facile. Les jours se suivent mais se ressemblent pas...

Date de dernière mise à jour : 24/08/2017